« Hausse des prix de l’électricité au Burundi, une décision qui fait des étincelles », Deutsche Welle, 18 août 2017.Entretien de Crisis Group, conducteur de mototaxi, Bujumbura, février 2017.Janvier D. Nkurunziza, Léonce Ndikumana, Prime Nyamoya, « The Financial Sector in Burundi: An Investigation of Its Efficiency in Resource Mobilization and Allocation », La hausse des créances des banques sur l’Etat est considérable : en 2017, 23 pour cent des prêts des banques concernaient l’Etat, contre 5 pour cent en 2012. L’aide est généralement programmée sur des cycles de cinq ou dix ans. En mars 2016, l’UE a pris la décision de ne pas poursuivre son soutien au gouvernement burundais après avoir conclu qu’il ne respectait plus ces principes fondamentaux. cit., p. 43.« Politique nationale de santé 2016-2025 », op. Par ailleurs, l’aide qu’ils apportent ne permet pas de compenser la réduction de l’aide des bailleurs traditionnels. Chiffres de la Banque mondiale (https://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.PP.KD?locations=BI).« Troisième enquête démographique et de santé au Burundi 2016-17 », Isteebu, mai 2017.« La loi est là, mais ce n’est pas facile de punir un homme qui affirme avoir été absent parce qu’il n’avait pas à manger ». Le poison de la division ethnique, la peur et la pauvreté grandissantes minent la cohésion sociale et la coexistence politique, déjà fragiles avant la crise. Un instituteur qui peine à joindre les deux bouts déclare : « Dans ces conditions, il est difficile d’éviter que certains d’entre nous acceptent des pots-de-vin de la part de parents d’élèves pour arrondir leurs fins de mois ». Ayant interrompu leur appui budgétaire et institutionnel, ils doivent maintenant renforcer leur soutien à la population. Le transfert le plus commenté au Burundi a été l’appel à la générosité populaire puis le recours à la contribution obligatoire pour financer les prochaines élections générales en 2020 – les scrutins étant traditionnellement financés par les bailleurs étrangers, essentiellement l’Union européenne. Mais bien qu’il soit vital, le secteur agricole est en mauvaise posture. menu Il faut soutenir de nouvelles pratiques. Résolution adoptée par le Sénat de la République du Burundi, Sénat, 1er août 2017. Des responsables publics dénoncent pêle-mêle une domination tutsie (les Tutsis représentent 14 pour cent de la population, les Hutus 85 pour cent) au sein des organisations de la société civile et de la presse, un complot tutsi qui serait soutenu par le président du Rwanda Paul Kagame, et le silence sur les massacres commis par les pouvoirs tutsi depuis l’indépendance.
De façon plus pernicieuse, le gouvernement a tenté d’accroitre son contrôle sur le recrutement au sein des ONG, notamment en surveillant l’origine ethnique des nouvelles recrues. « La cherté de la vie, la famine et la maladie au Burundi », Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), mars 2017.« Kayanza : distribution de cartes d’identité aux Batwa suspendue », « Burundi : des experts de l'ONU appellent à la libération du défenseur des droits de l'homme Germain Rukuki », communiqué de presse, Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, 25 août 2017.Entretiens de Crisis Group, responsables du secteur de l’aide, Bruxelles, janvier 2018.Sur l’accord d’Arusha, lire Laurent-Désiré Sahinguvu et Thierry Vircoulon, « Requiem pour un accord de paix, réflexions sur l’actualité de l’accord d’Arusha et la révision constitutionnelle », Institut français des relations internationales, 2017.Entretiens de Crisis Group, responsables du secteur de l’aide, Washington, décembre 2017, et Europe, janvier 2018. La gestion publique est désormais caractérisée par la fin des contrôles sur le fonctionnement des organismes publics : selon l’Autorité de régulation des marchés publics, les exercices budgétaires 2009, 2014, 2015 et 2016 n’ont pas fait l’objet d’audits financiers indépendants ; certains responsables burundais invoquent le manque de financement international. cit., p. 3. Y répondre par le débat démocratique peut permettre d’élaborer un nouveau consensus post-Arusha et conduire le Burundi vers une paix durable. La mauvaise gestion dans le secteur public n’est pas nouvelle, mais prend une ampleur déstabilisatrice pour les politiques publiques. Face aux coûts qui ne sont plus assumés par l’Etat, les responsables d’établissement recourent à des expédients. Maintenant dominé par les éléments les plus radicaux du CNDD-FDD, le régime a fortement ethnicisé son discours.